Avant même de se rencontrer, Fabrice Wener et Catherine Maquet, originaires de la Belgique, rêvaient du Québec, chacun de leur côté. À 18 ans, Fabrice travaille sur la ferme familiale et envisage de participer à un programme permettant de prendre la relève d’une entreprise agricole au Canada. Catherine, quant à elle, échange avec des correspondants québécois et développe l’envie de s’établir un jour dans ces grands espaces qu’elle découvre sur photos. Installés à Saint-Ulric depuis mai dernier avec leurs trois enfants, c’est donc pour eux un projet longuement mûri qui se concrétise.
Dès le début de leur vie de couple, Catherine et Fabrice découvrent leur rêve commun de se réinventer une vie de l’autre côté de l’Atlantique. Avec la venue d’un premier enfant, Nicolas, puis de Lara et Raphaël, la jeune famille repousse ses projets à plus tard. Ils développent à cette époque une entreprise qui œuvre dans le secteur du terrassement, de l’aménagement ainsi que dans la récolte de biomasse. Ce n’est que quelques années plus tard, lorsque le contexte économique peu favorable les mène à des décisions quant à l’avenir de leur entreprise, qu’ils sont de nouveau face à un choix : rester ou partir? Pour Catherine, le temps est venu de mettre leur vieux rêve à exécution. Elle fait des recherches sur Internet et se concentre sur la région de Matane. Pourquoi Matane en particulier? « Parce qu’avant ce n’est pas assez loin, et qu’après, c’est trop loin » explique-t-elle, « nous voulions habiter sur le bord de la mer et dans un milieu rural, tout en étant à proximité d’un petit centre urbain ». Elle prend contact avec une entreprise agricole de La Matanie qui est à la recherche d’un employé polyvalent et s’intéresse à la candidature de Fabrice.
En novembre 2014, Catherine et Fabrice décident de visiter la région où ils souhaitent s’établir. Quelques jours qui leur permettront notamment de rencontrer l’employeur, de discuter avec des compatriotes installés en Matanie et d’échanger de vive voix avec la chargée de projet du SANAM. Le séjour est concluant, et ils enclenchent donc les procédures d’immigration. Quelques mois plus tard, Fabrice obtient son permis de travail et la famille prend l’avion le 4 mai 2015. Depuis, ils ont emménagé dans une vieille maison en bordure de mer, qu’ils rénovent progressivement. Fabrice travaille sur la ferme et la vie familiale tient Catherine bien occupée. Elle reconnaît que ses copines lui manquent et qu’un tel changement de vie demande beaucoup de courage et d’énergie. « On commence tout juste à se poser, mais on se plaît bien. Il n’y a pas de stress ici », conclut-elle.