La Matanie : un compromis entre l’est et l’ouest

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Un pied en Gaspésie, un pied au Bas-Saint-Laurent: c’est l’équilibre de La Matanie!

Lorsque je discute avec les nouveaux arrivants pour rédiger un portait, je pose immanquablement la question : « Pourquoi avoir choisi La Matanie? » Il y a autant de réponses qu’il y a de parcours. Un emploi, l’amour et l’attrait de la nature sont autant de motifs régulièrement évoqués. Mais lorsque j’ai discuté avec Catherine Maquet (Saint-Ulric) dans le cadre du portrait en septembre dernier, sa réponse m’est restée à l’esprit… « Parce qu’avant, ce n’est pas assez loin, et qu’après, c’est trop loin ».  Cette idée d’équilibre, de compromis entre la Gaspésie des grands espaces et la proximité de centres urbains, je la trouve assez juste.

 Souvent, j’ai rêvé de vivre dans un village en Haute-Gaspésie ou sur la Côte-Nord. Comme plusieurs, j’ai cet attrait pour l’environnement particulier qu’on retrouve dans l’Est: les forêts d’épinettes, le littoral de roc ou de sable, les paysages rudes et grandioses. Les petites communautés, au sein desquelles on a réellement l’impression de faire une différence, m’ont toujours semblé l’endroit idéal où poser son baluchon. Mais si j’ai imaginé plus d’une fois faire ma vie à Aguanish ou ailleurs, je dois me rendre à l’évidence: même si j’arrivais à y dénicher un emploi, au bout d’un temps, personnellement, j’aurais besoin d’une dose d’urbanité… Pour laquelle je devrais faire quelques heures de route!

La Gaspésie attire pour ce qu’elle incarne: son côté bout-du-monde, son dynamisme culturel et ses communautés accueillantes. En Matanie, bien que nous soyons situés dans la région administrative du Bas-Saint-Laurent, on se sent déjà bel et bien en terre gaspésienne. Les gens du coin se disent Gaspésiens depuis belle lurette, et bien qu’on puisse argumenter longtemps sur l’endroit exact où débute la péninsule, je mets au défi quiconque de nier la « gaspésianité » des paysages mataniens après le Croche-du-Criard de Sainte-Félicité!

À l’ouest, la ville de Rimouski a aussi un attrait indéniable. Avec une population de près de 50 000 personnes, une université (UQAR), un parc national (Bic), un coquet centre-ville et une offre commerciale diversifiée, la « technopole maritime » a de quoi plaire à plusieurs. Malgré que le coût de la propriété y soit plus élevé qu’en Matanie, certains choisiront de s’y établir, alors d’autres aimeront profiter de ses attraits… mais à une certaine distance. Envie d’un bon resto coréen? De suivre des cours du soir à l’université? De magasiner des vinyles chez un disquaire indépendant? C’est possible, à 100 kilomètres de Matane, tout juste. Qu’on se comprenne: la Matanie compte d’excellents restaurants, est desservie par l’UQAR pour certains programmes et jouit également d’un offre commerciale intéressante, des commerces du centre-ville aux grandes surfaces en bordure de la route 132. Mais la réalité d’une ville de 15 000 habitants (22 000 pour l’ensemble de la MRC) est ce qu’elle est, avec ses avantages et ses contraintes! La bonne nouvelle, c’est que si vous ne trouvez pas une épice exotique rare (de celles qui ne sont pas disponibles chez Matane Soleil d’Afrique) ou que vous avez envie de passer un après-midi incognito dans un café (parce qu’à la boulangerie Toujours Dimanche, on croise toujours un ami!), la ville voisine pourra vous offrir ce que vous cherchez.

En une heure de route vers l’est, on entre dans le majestueux parc de la Gaspésie et on fait le plein de nature sauvage. Et en une heure de route vers l’ouest, nous voilà au centre-ville de Rimouski. Un pied en Gaspésie, un pied au Bas-Saint-Laurent: c’est l’équilibre de La Matanie!

Et à défaut de vivre à Aguanish, j’ai au moins accès au traversier qui me mène sur la majestueuse Côte-Nord, en à peine plus de 2 heures…!

Plus personnel, cet article inaugure une série de billets qui seront proposés sur ce site au fil des mois. Les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que l’auteure.