Atef Ben-Abdallah est arrivé à Montréal en octobre 2013 avec, en poche, une formation universitaire en génie civil et de l’expérience professionnelle acquise sur d’importants projets d’infrastructures en Tunisie. À cette époque, la Commission Charbonneau bat son plein au Québec et les opportunités d’emploi dans le secteur de la construction se font plus rares. De la métropole, il élargit progressivement son rayon de recherche à l’ensemble de la province. C’est finalement à 600 km de Montréal qu’il décrochera l’emploi qu’il recherche.
Atef avait bien préparé son arrivée au Québec. À Tunis, il étudiait déjà les impacts des cycles de gel et dégel sur les constructions. « Les normes en génie sont standardisées, alors à part certains paramètres comme les différences de climat, il n’y a bien souvent que les termes qui varient » explique-t-il. Mais malgré ses efforts de préparation, il est confronté aux réticences de certains employeurs, peu familiers avec une formation acquise à l’étranger. Déterminé, il multiplie les démarches de recherche d’emploi.
C’est au printemps 2014 qu’il décroche un poste de technicien en génie civil pour la Municipalité régionale de comté (MRC) de La Matanie. L’entrevue ayant dû se dérouler par Skype en raison d’une tempête de neige, il n’a jamais mis les pieds dans la région avant de s’y installer. « J’ai roulé longtemps, très longtemps, raconte-t-il. Heureusement, la route est magnifique, et j’aime conduire! » Les paysages ruraux qui défilent le long de la route 132 ne déplaisent pas au jeune homme – qui se passionne pour les chevaux et rêve d’acquérir un petit ranch.
Les premières semaines à Matane ont nécessité une certaine adaptation, admet-il volontiers. Heureusement, le contact avec son supérieur et son équipe de travail sont des plus positifs. « Mon expérience de la région aurait été totalement différente si ce n’avait été des toutes ces personnes qui m’ont chaleureusement accueillis », raconte-t-il. Avec quelques collègues et amis, il planifie d’ailleurs la désormais traditionnelle fin de semaine estivale dans un chalet en Gaspésie.
« Un des points positifs de mon installation en région, c’est que ça m’a amené à découvrir des activités que je n’aurais pas eu tendance à pratiquer à Montréal, comme les randonnées de raquettes par exemple », explique celui qui compte se mettre au ski très prochainement.
Bien intégré dans sa communauté d’accueil, Atef ne compte pas repartir vers Montréal de sitôt. « Parfois, les gens sont étonnés que je me sente aussi concerné par les enjeux locaux, comme le transport du pétrole sur le Saint-Laurent. Or, l’avenir de la région m’intéresse, puisque c’est ici que je vis et que mes enfants vont grandir».