
Montréal, le début de toute une vie palpitante
Originaire de Montréal, Catherine Matte est la cadette d’une famille de trois enfants. Elle a eu une enfance très heureuse avec sa sœur aînée et son frère benjamin. C’est tout naturellement qu’elle poursuit des études à l’Université de Montréal en psychologie et sciences de la pédagogie. À la suite de cela, elle débute une carrière d’enseignante de français en classe de secondaire. Toutefois, après deux ans en poste, elle décide de prendre sa retraite prématurément, car elle ne se voit pas enseigner pendant trente-cinq ans. Peu après, elle reprend les études et complète une licence en lettres option espagnol. Pendant ces années, Catherine s’implique dans un projet de jumelage linguistique avec un couple argentin, une expérience qui durera cinq ans.
« Le prof d’espagnol, qui était très cool à l’époque, avait demandé si quelqu’un voulait pratiquer son espagnol en échange de cours de français. C’était un chirurgien avec sa femme d’Argentine qui habitaient près de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Après cinq ans, ils parlaient français même s’ils n’étaient pas bilingues ! » m’affirme Catherine avec une certaine fierté.
Après l’obtention de sa licence, le parcours atypique de Catherine se poursuit sur plusieurs années et elle se laisse guider par sa curiosité intellectuelle. Elle se lance dans l’apprentissage de l’allemand durant cinq ans au Goethe-Institut ; explore le domaine du social en complétant un cours de travailleuse sociale, exerce avec les alcooliques et les toxicomanes à l’hôpital Domrémy ; elle revient vers l’enseignement du français dans une école juive et se tourne même vers le métier d’agente immobilière. Elle essaye, approfondit, s’accorde une pause, tâte, mais surtout reste libre de faire ce qui l’anime, ce qui la passionne sur le moment. Elle vit tout simplement. Une vie où elle se permet d’explorer ses envies du moment !
L’enseignement, un retour à ses anciennes amours !
Après la mort de sa mère en 1995, Catherine déménage dans la région de Lanaudière. Elle s’installe dans son chalet qu’elle transforme progressivement en résidence principale et revient à l’enseignement.
Durant les années passées à Montréal, Catherine a pu consolider sa relation avec des camarades de promotion, rencontrées lors des années de baccalauréat et devenues amies avec le temps, « un gang d’amies qui se sont surnommées : les eulaliennes » comme elle aime si bien le dire.
« Les filles de ma gang, avec qui j’ai fait mon bac, on se voit encore assez régulièrement, au moins une fois par année. C’est comme si on s’était vu la veille ! Quand elles ont pris leur retraite en enseignement, moi j’y suis retournée, c’est ce qui était le plus drôle. Elles n’en revenaient pas ! Et j’y suis restée dix-sept ans. J’ai pris ma retraite dernièrement. »
Catherine faisait du remplacement dans différents établissements scolaires. Elle a donc connu une trentaine d’écoles. Autant dire qu’elle ne s’est pas ennuyée et a pu rencontrer beaucoup de monde ! Dix-sept ans plus tard, elle prenait sa retraite et s’installait dans la région des Laurentides.
Matane : un appel du cœur, un retour à la famille

En février 2017, la filleule de Catherine, Julie Vaillancourt, déménage pour des raisons professionnelles à Matane avec Iseult sa fille de 2 ans. Pour Catherine, c’est le début de nombreux allers-retours entre les Laurentides et La Matanie. En effet, elle souhaite conserver le lien fort qui la relie à sa famille et voir grandir Iseult, qu’elle considère comme sa petite-fille. Ce sont les prémices d’une merveilleuse histoire d’amour entre Catherine et Matane. Finalement, elle cède au charme de cette petite ville dans laquelle sa filleule, Julie, semble s’épanouir et décide de s’y installer en juillet 2018. Un autre déménagement, me direz-vous ! Mais cette fois-ci, c’est le dernier !
« À un moment donné, on s’est dit avec Julie : on achète une maison. Et on a trouvé exactement ce qu’on voulait, la maison de nos rêves. Une maison où je me sens chez nous ! Dans les faits, je suis venue à Matane pour voir grandir ma petite-fille, ma Toupinette, et je n’ai aucun regret. Tout est parfait. On a un terrain magnifique, un gazebo, un cabanon, des canards, des centaines de fleurs, des arbres fruitiers, et de la rhubarbe en masse ! …Et un potager ! » m’explique Catherine.
Une semaine après son installation, Catherine est invitée, par le biais de Julie, à un barbecue. Elle y fait la connaissance de Ghislain, Mathieu, Jérémy, Isabelle et ses enfants Léo et Juliette. Très vite, elle se crée un réseau social qui se voit consolidé par sa participation à différentes activités organisées par Rézo Matanie.
« Si tu me demandes si j’aime Matane, c’est comme si j’y avais toujours vécu… J’adore Matane ! Probablement parce que ça faisait un an et demi que j’en entendais parler ! Je suis arrivée le samedi, le lundi j’allais m’acheter une tondeuse. En sortant du magasin, le monsieur m’a saluée avec un beau sourire. Je me suis dit que les gens étaient bien sympathiques ici. Je me suis mise à faire la même chose. Moi aussi je saluais tout le monde ! » me raconte Catherine en riant.
Ces différentes rencontres permettent à Catherine de s’impliquer progressivement dans différents organismes communautaires. En août 2018, elle intègre le « Groupe d’entraide de La Matanie » (GEM) anciennement appelé « l’Accorderie » en tant que bénévole puis en tant que membre du conseil d’administration. Elle obtient même le prix de la bénévole de l’année 2018 (« le prix de la demi-année » comme elle aime si bien le dire), organisé par la Ville de Matane. Elle s’implique également auprès du « Centre d’action bénévole de La Matanie » (CAB) à plusieurs niveaux : la production des horaires du télébonjour ; les appels pour le télébonjour, la popotte roulante et les petits givrés ; le comité activité contact et remplace même la réceptionniste de février à mars 2019. Enfin, en août 2019, elle intègre le conseil d’administration de l’École de musique de Matane pour être en contact avec le milieu culturel.
Autant dire que Catherine ne chôme pas et que son implication dans la communauté matanaise lui tient à cœur !
Un apport certain durant ce temps de crise
Tandis que la crise mondiale causée par la pandémie de la COVID-19 fait rage, Catherine ne déroge pas de ses engagements au sein du CAB. En effet, en ces temps de distanciation physique, ils sont jugés plus qu’essentiels.
Quelques fois par mois, elle débute à 8 h avec le télébonjour. Il s’agit d’effectuer une trentaine d’appels à des aînées pour s’assurer qu’ils se portent bien et pour briser l’isolement. Parmi les personnes appelées, plusieurs reçoivent également du soutien de proches (enfants ou petit-enfants). Pour les autres, Catherine n’hésite pas à leur proposer un appel téléphonique supplémentaire pour diminuer leur sentiment de solitude et leur anxiété face à ce danger invisible.
Puis, l’école à la maison commence. Forte de son expérience en enseignement, Catherine a concocté tout un programme pour sa Toupinette de 5 ans : écriture des lettres de l’alphabet et des chiffres ; jeux éducatifs, libres, de bricolages ; activités physiques à l’extérieur ; arts plastiques ; chasse aux arcs-en-ciel dans les rues de Matane en voiture ; après-midi sieste ; beaucoup de rires et plus encore ! Une aide très appréciée de la part de Julie, qui, depuis le 25 mars 2020, est en télétravail.
« Un grand merci pour ton implication dans la communauté matanienne. Nous sommes chanceux de te compter parmi nous. Nous te souhaitons de vivre encore plein de printemps avec ta Toupinette! »