Le 8 novembre se tenait la soirée d’accueil des nouveaux arrivants de la Ville de Matane. Durant cet événement, plusieurs portraits biographiques ont été réalisés par Mélanie Gagné, créatrice de contenu et Louis-Philippe Cusson, photographe.
Portrait 1 : Aymeric Lhote

Aymeric Lhote, 38 ans, préposé à la réception au Riotel Matane, originaire de Bourgogne en France, à Matane depuis septembre 2019.
« Je suis venu en vacances au Québec en 2014. J’ai parcouru 2 000 km, seul, en voiture. Au moment de prendre l’avion pour retourner chez moi, je me suis dit : » Je me sens bien ici, j’ai envie de vivre ici. » Je suis rentré en France et j’ai fait des démarches pour revenir au Québec.
En attendant d’obtenir ma résidence permanente et de travailler dans mon domaine (audiovisuel, cinéma, photo), j’essaie des choses. J’ai été snowmaker dans une station de ski en Abitibi. À Montréal, j’ai été livreur. Maintenant, je travaille au Riotel Matane.
En région on est plus proche de la vie telle qu’elle devrait l’être. Les valeurs sont plus saines que dans les grandes villes. Il y a moins d’excès, c’est apaisant. J’ai vu ici l’un des plus beaux couchers de soleil. Eh puis on a une vue sur les étoiles. »
Portrait 2 : Laurence Petit

Laurence Petit, 67 ans, retraitée, originaire de Cowansville, à Matane depuis le 18 juin 2019.
« Je me suis réveillée un matin avec le mot « Matane » en tête. Je ne connais personne ici, je n’ai aucune famille. J’ai tout laissé ! En visitant des maisons, quand l’agente d’immeuble m’a dit que Matane est un mot micmac qui veut dire « vivier de castor », l’emblème de mon pays, c’était clair ; j’allais m’installer ici. Les maisons sont abordables.
Ça peut paraître négatif, mais ce ne l’est pas… J’ai besoin de vivre loin des grandes villes, de me retrouver en tant qu’individu avant de mourir. C’est un besoin d’introspection, de méditation, de redécouverte de la beauté de la nature.
Je suis arrivée à Matane le jour de ma fête : le 18 juin. Depuis que j’y suis, tout s’est placé, c’est facile. Le négatif est parti au grand vent ! Les gens ici sont souriants, ils ont le sens de l’humour, ils aiment aider les autres, ils ont de la compassion.
Matane, sous les grands vents, me voici ! Blowin’ in the wind ! »
Portrait 3 : Svetlana Greta-Lisme et Alexandru Lisnic

Svetlana Greta-Lisme, 36 ans, préposée, fonction publique, originaire de Moldavie et Alexandru Lisnic, 36 ans, opérateur informatique pour la CSMM, originaire de Moldavie. À Matane depuis le 9 février 2019, parents de trois enfants (4 ans, 2 ans, 8 mois).
« Quand notre premier enfant est né, on a commencé à réfléchir… On a regardé notre fille et on s’est demandé ce qu’on pouvait lui offrir. On a réalisé qu’il n’y avait presque rien. Ça été le premier déclic. On vivait dans un pays pauvre dans lequel on ne pouvait pas offrir le droit aux études, le droit d’être en sécurité, la liberté de marcher dans la rue sans être insulté ou intimidé et d’entrer quelque part sans être questionné.
En arrivant au Canada, on a mis notre vie sur pause pour quelques années. Il a fallu tout reprendre à zéro, les études, apprendre à vivre autrement, apprendre le français. On ne connaissait pas la culture, les habitudes. C’est différent comme société. Au fil des ans, nous nous sommes habitués. On ne se sent pas comme des immigrants. On se sent chez nous. Nous sommes citoyens canadiens depuis 2016.
On espère avoir une stabilité à Matane, acheter une maison, voir grandir nos enfants tranquillement. »
Portrait 4 : Martine Dupuis

Martine Dupuis, 42 ans, éducatrice spécialisée, bachelière en linguistique, technicienne en loisirs, en visite pour un séjour exploratoire, de Laval.
« Je veux m’établir en région. Ça fait très longtemps que j’ai ça dans l’idée. La première fois que j’ai visité Matane, c’était en 2009, en vacances avec mes parents. J’ai trouvé l’endroit chaleureux. Je m’y suis sentie chez moi. Je viens de Sainte-Anne-des-Plaines et j’aimerais vivre à nouveau dans une petite ville.
Je veux améliorer ma qualité de vie. Il y a tout ce qu’il faut ici pour que je sois heureuse. La nature entre autres. En ville, j’ai trois emplois dont un pour le CIUSSS centre-sud pour des personnes adultes déficientes intellectuelles ou autistes qui ont des troubles graves de comportement. C’est très stressant ! On ajoute à ça le stress de la ville, le transport… C’est difficile. Ce n’est vraiment pas ma place…
Je veux avoir un travail valorisant, être une personne significative pour les gens, me sentir utile dans une communauté. J’aimerais soutenir les immigrants dans leur intégration en région. J’ai envie de faire une différence dans la vie des gens et de les aider à réaliser leur potentiel. »
Portrait 5 : Marthe Houssouhon Lengane

Marthe Houssouhon Lengane, dans la vingtaine, directrice commerciale et commis comptable chez St-Louis Sport, au Québec depuis 2015, dans La Matanie depuis avril 2018, originaire du Burkina Faso.
« Nous sommes venus en Matanie pour le travail de mon mari. Les gens sont très sociables ici ! Ils se soucient les uns des autres. Et c’est possible de commencer une carrière dans son domaine.
Le plus grand défi de ma vie au Québec, c’est que famille me manque. Je suis vraiment très attachée à mon père. Être loin, lui parler uniquement au téléphone, c’est compliqué. Mes quatre frères aussi me manquent. Je m’inquiète pour eux. J’ai peur. Au Burkina Faso actuellement et depuis mon départ, il n’y a pas la paix. Il y a l’insécurité. Je prie. Parfois quand j’appelle ma famille et que personne ne décroche, mon coeur bat fort, je me demande si ça va bien ou s’ils sont morts. C’est difficile.
Mon père est venu nous rendre visite en 2018. J’étais heureuse ! Il s’est mis à pêcher au quai des Méchins. Il s’est fait des amis. Il aimait tellement ça qu’il y allait chaque jour et ramenait 70 poissons. Au bout de deux semaines, je lui ai dit : Papa, il faut arrêter ; le congélateur est bien plein ! »
Portrait 6 : Sandrine Edmond

Sandrine Edmond, ingénieure en agroéconomie, agente de développement en attractivité et intégration au SANAM, 27 ans, à Matane depuis le 11 décembre 2017, originaire de la Martinique.
« J’avais un chum québécois que j’avais rencontré au Mexique. Une histoire de fou ! Je devais venir le rejoindre au Québec. Un mois avant que j’arrive, on s’est séparés. J’avais lâché ma job, j’avais dit à tout le monde que je m’en allais au Québec. Je ne savais pas quoi faire. J’étais dans un dilemme cornélien ! C’était vraiment difficile, mais je sentais que si je ne le faisais pas, j’aurais des regrets. Ma famille ne comprenait pas pourquoi je voulais partir. Personne ne voulait que je parte. J’ai pris la décision à contre-courant.
J’avais deux amis, des personnes rencontrées à Montréal quand j’y étais venue en vacances, qui étaient full motivés à me voir m’installer au Québec. Ils ont dit : “Sandrine, on sera à Montréal le 10 décembre. Si tu atterris le 10, on vient te chercher et on t’amène avec nous le 11 à Matane.” Je n’étais vraiment pas certaine, mais j’ai dit : “Ok, let’s go !”
Mes amis m’ont accueillie à l’aéroport avec des vêtements d’hiver. Le lendemain, on partait pour Matane. J’y suis encore aujourd’hui ! »
Portrait 7 : Sylvie Paradis

Sylvie Paradis, 52 ans, en recherche d’emploi, de retour à Matane depuis le 21 mai 2019, originaire du Nouveau-Brunswick.
« J’ai étudié au Cégep à Matane. J’ai rencontré un gars d’ici. On a vécu à Matane de 1988 à 2000. Nous sommes ensuite allés à Montmagny. Mon conjoint s’ennuyait de sa famille. On a décidé de revenir, le printemps dernier. On habite à Saint-Léandre. On a repris la maison de mon beau-père qui est décédé.
J’aime le fleuve. Les couchers de soleil derrière le Riôtel sont si beaux ! Il y a de jolis couchers de soleil ailleurs, mais pas autant qu’ici.
Je trouve que c’est facile de s’intégrer à Matane . Les gens sont sympathiques, ils se préoccupent des autres. Depuis mon retour, j’ai joint un groupe de conversation anglaise. Grâce à ce groupe, je me suis refait un réseau social et je découvre de belles activités à faire dans La Matanie. »