
Joséphine et Yacine lors d’une activité organisée par Rézo Matanie aux Jardins de Métis, en août dernier.
Yacine est originaire d’Abijan, capitale économique de la Côte-d’Ivoire et ville la plus peuplée de l’Afrique de l’Ouest francophone. Joséphine a grandi à Douala, principal centre d’affaires du Cameroun, avec près de 3 millions d’habitants. En Matanie depuis l’été dernier, elles ont trouvé ici un environnement calme, propice à la poursuite de leurs études au Centre de formation professionnelle (CFP) de Matane. Elles se sont rapidement liées d’amitié – c’est donc ensemble que je les ai rencontré pour en apprendre davantage sur leur parcours.
Yacine avait débuté des études en communications et ressources humaines en Côte-d’Ivoire, mais sur le conseil de ses amies qui connaissaient ses aptitudes en relations d’aide, elle s’est inscrite au programme « Santé, assistance et soins infirmiers » afin de devenir infirmière auxiliaire. Son choix s’est rapidement confirmé lors de son stage, réalisé au Foyer d’accueil de Matane. « J’adore le contact avec les personnes âgées, mentionne-t-elle. Cela me vient peut-être un peu de ma culture, dans laquelle les aînés ont une place très importante. »
Au CFP, ses professeurs ont rapidement su la mettre à l’aise. « Il y a de la place pour s’exprimer, on nous accompagne dans nos apprentissages. Le style d’enseignement est différent de celui que j’avais connu, alors il faut un temps pour s’y habituer, mais ensuite, ça va », affirme-t-elle avec un sourire.
Joséphine, pour sa part, s’est tout naturellement orientée vers un diplôme d’études professionnelles (DEP) en comptabilité. « Déjà, toute petite, j’aimais compter l’argent », se souvient-elle. Son frère aîné ayant suivi une formation en mécanique à l’Institut maritime du Québec à Rimouski, elle a souhaité suivre sa trace et entreprendre elle aussi des études à l’étranger. Elle avoue que même si elle a reçu un bon accueil et beaucoup d’aide dès son arrivée, l’ambiance et l’animation de sa ville d’origine lui manque parfois.
Heureusement, la chaleur des gens de la région offre un baume contre la nostalgie et les rigueurs de l’hiver. « Les gens sont souriants, me saluent sans même me connaître », constate Yacine. « Ils sont curieux, veulent savoir d’où je viens et posent des questions – et ça ne me gêne pas d’y répondre ». Elle a parfois dû briser quelques mythes associés à l’Afrique, comme l’omniprésence des animaux de la savane. « Les girafes, ce n’est pas comme les orignaux ici – on les retrouve principalement dans les parcs nationaux. Et je viens d’une ville moderne, avec des autoroutes et gratte-ciels, alors je ne vois pas souvent la faune sauvage», explique-t-elle.
Si le mal du pays les gagne parfois, les deux jeunes femmes se concentrent sur leur avenir au Québec. « J’aimerais travailler comme comptable dans une grande entreprise, confie Joséphine. Ma famille compte sur moi pour réussir, alors je dois être à la hauteur ». Avec la motivation et les efforts qu’elles investissent dans leurs études, nul doute qu’elles y parviendront. Bon succès à vous deux!