Portrait de février ::: Mamadou Sarr : de Bamako à Matane !

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Mamadou avec d’autres nouveaux arrivants à l’activité de curling du mois de janvier. (Photo Olivier Bouchard)

Mamadou Sarr est né dans la ville de Kayes au Mali, puis a ensuite déménagé à Bamako, la capitale. Ce pays, qui l’a vu grandir jusqu’à ses 21 ans, compte 13 langues nationales, plusieurs ethnies, est entièrement désertique dans les deux tiers nord et est traversé par l’équateur thermique, ce qui fait de lui l’un des pays les plus chauds au monde. Il est difficile d’imaginer ce que ça a pu représenter, pour Mamadou, que d’atterrir dans un pays où absolument tout – langue, accent, nourriture, vêtements, faune, flore, routes, climat, habitudes, traditions, etc. – est différent de ce qu’il avait connu avant. Inutile de vous dire qu’une fois arrivé ici, Mamadou a dû faire preuve d’une grande adaptabilité et que ce n’est certainement pas le courage qui manque chez lui!

Ce sont les études qui ont amené le jeune malien à venir s’installer à Matane pour y faire un Diplôme d’études professionnelles en Soudage-Montage. Quelques cousins, un de ses frères et une de ses sœurs étaient déjà venus vivre au Québec pour poursuivre des études, mais ils ne demeurent pas ou plus à Matane. Une fois arrivé en terre québécoise au mois d’août 2016, ses proches habitant au Québec l’ont accueilli, mais Mamadou allait venir vivre seul à Matane. Cette étape signifiait qu’il allait pour la première fois vivre par lui-même, devoir apprendre à cuisiner, passer autant de temps loin de ses proches et même expérimenter une certaine solitude.

Il serait faux de dire que Mamadou ne connaissait personne à Matane avant de venir. Son frère ayant également étudié au CFP ici quelques années auparavant, des liens étaient entretenus avec leur cousine Yacine, un ami et Badjene, plus connue sous le nom de Thérèse Sagna. Pourquoi l’appellent-ils « Badjene »? Parce qu’elle est considérée comme la maman de tous les Africains ou nouveaux arrivants à Matane! Il y avait donc heureusement certaines personnes sur qui il pouvait compter en arrivant ici. Ils ont tous été d’un précieux soutien :  visite de la ville, enseignement de quelques recettes, fonctionnement de certaines institutions, etc. Tous originaires de pays différents, ils sont passés par là et savent ce que c’est que d’être parachuté dans une nouvelle culture!

Dès son arrivée, Mamadou a commencé à participer à toutes les activités organisées par Rézo Matanie. Sortie aux Jardins de Métis, brunch, curling, soupers, défilé de mode, jeux de sociétés… Il est toujours ouvert et partant! En plus de lui faire découvrir notre coin de pays, ces activités, raconte-t-il: « m’ont vraiment aidées, car j’ai pu rencontrer plein de gens. J’ai même rencontré un Québécois qui est déjà allé au Mali! Ça m’a fait énormément plaisir! ». Mamadou est également inscrit au programme de jumelage interculturel coordonné par le SANAM et est, depuis peu, jumelé avec un parrain et une marraine québécois! Enthousiasmé par cette nouvelle aventure qui commence, Mamadou a décidément envie de rencontrer des gens d’ici et de partager avec nous sa culture tout en apprenant plus sur la nôtre.

Même si le système éducatif a nécessité qu’il s’y adapte, qu’au Québec les gens restent beaucoup à l’intérieur de leur maison et que le grin lui manque énormément – activité typique au Mali qui constitue en un moment de rassemblement à l’extérieur pour échanger, dialoguer et se divertir tout en buvant du thé – Mamadou sait trouver l’équilibre et a su s’adapter à notre mode de vie! Au bambara (la langue nationale malienne), au peulh (sa langue maternelle) et au français (la langue officielle) vient s’ajouter la compréhension d’une langue qui paraissait nouvelle pour le jeune homme dans ses premiers mois ici : le québécois! Bienvenue parmi nous Mamadou, nous espérons que tu restes longtemps ici et que tu t’y sentes comme chez toi! (Nous pourrions même expérimenter une petite séance de grin avec toi, pourquoi pas!?)

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Beaucoup de plaisir lors d’une sortie aux Jardins de Métis, en août dernier.